>> Tout est relatif

 

Jeux de lettres et dictionnaires, compagnons des longues heures d’un enfermement imposé, m’ont permis de savourer la force poétique des mots suscitée par les voisinages inattendus qui apparaissent parfois dans la géométrie d’une grille de mots croisés, ou dans la rationalité apparente de l'ordre alphabétique. Prise au jeu, j'ai écrit à l'aveugle sur la surface vierge d'un carreau de faïence blanc, avec une bougie blanche en guise de crayon. Puis, à l’approche de la flamme, j'ai révélé - comme on le ferait en soufflant sur un dessin tracé sur une vitre - les trente-cinq mots de la langue française qui commencent par « CONFI ». On notera que «confiné» et «confinement», mots de circonstance à ce moment là, n'arrivent qu'à la treizième et quatorzième place.

 

Cette écriture guidée par le hasard, soudain révélée dans une apparence charbonneuse et accidentée, confère à chacun de ces mots mille fois calligraphiés, imprimés, prononcés, la fraîcheur des premières traces de l’écrit. Plus profondément, le recours à cet exercice, proche de la psalmodie ou plus encore de l’ex-voto, à été le moyen d'exorciser de façon inconsciente une période marquée par l’inquiétude : celle de l’extraordinaire et archaïque expérience du confinement, instauré d'urgence à l'apparition d’un virus alors inconnu et létal.

 

Installation - Ensemble de trente-cinq éléments, forme et dimensions variables - Printemps 2020

 

Matériaux : carreaux de faïence blancs 15 x 15 cm, cire calcinée.








    Ensemble des trente-cinq éléments de la série.

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