Daphné, le réveil du laurier

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Trois photographies numériques- 2022

Préambule

Pour se défendre des assauts amoureux d'Apollon, Daphné appelle son père à l'aide, celui-ci la sauve en la métamorphosant en laurier. Pour signifier visuellement le changement de corps à l'œuvre, l'iconographie classique la représente avec des bras qui deviennent branches en commençant par ses doigts changés en fins rameaux. A partir de ce récit, j'ai réalisé dix pièces en terre crue modelées directement sur chacun de mes doigts. Elles s'inspirent de l'art topiaire et de la forme dense du laurier sauvage, ainsi que des artéfacts rituels des civilisations premières.

Voir les sculptures : Homo faber/Daphné

Faisant suite à ce travail de sculpture, j'ai réalisé quelques photographies pour montrer les pièces en situation, c'est à dire en relation avec le corps. Pendant la prise de vue, mon modèle et moi nous sommes prises au jeu et avons glissé vers la mise en scène. J'ai conservé trois images de cette séance inhabituelle que j'ai remodelées pour donner à voir à la manière d'une ethnographe, quelques instants d'un cérémonial secret d'invocation à Daphné. Dans les rituels d'intercession, on porte sur soi un objet de médiation : masque, amulette, objet personnel… qui crée le contact avec l'entité invoquée. Ici, ce sont les sculptures portées à bout de bras qui endossent ce rôle pour permettre le renouvellement de l'antique métamorphose. Considéré par le prisme de nos préoccupations écologiques, ce miraculeux passage de l'humain au végétal nous invite à aborder notre relation à la nature parfois trop technique, par une voie plus sensible : celle de l'altérité.

Trois photographies numériques - 2023

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